Grimoires

L’après-midi se passe un phénomène qui dure une heure ou deux, la sortie des cours, les rues sont pleine de cris, de maîtresses soulagées, de mères qui discutent de leur cher progéniture, ou quand la maternelle se retrouve dans la rue.
Et le mien il est comme si, et le mien il est comme ça, le plus dépriment, c’est que les loupios sont à coté de leur marâtre, et elles défectent des horreurs sur eux comme si ils n’étaient pas là, « le mien il ne comprend rien, dès qu’on lui dit un truc il fait le contraire, une vrai tête de mule » , ba déjà montre lui un peu que tu le respecte en ne le prenant plus pour un sac à patate, ça se passera peu être mieux si il n’a pas besoin de faire une connerie pour que tu le remarque.
...

Ver midi l’appel du chasseur se fait sentir, des hordes d’affamés se retrouve à pister leur future pitance, la il n’y a plus de règles, c’est la bête qui parle.
« on a faim, grrrrr, MANGER… »
Sa va au restaurant, à la cafète, au beurc food, chez soi pour les plus chanceux.
Dans cette situation, les quidams sont un délice à observer, il se pourlèche les commissures, sente les plats, les touches, de vrai animaux, j’aimerai qu’un ethnologue débarque dans un resto d’entreprise pour faire une étude comportemental de l’homme face à c’est instinct les plus primaires.
Certain cherche juste un point d’eau, si elle est jaune et mousseuse ils préfèrent, mais sans faux col.

La journée est aussi l’espace réservé des mamans, avec leur tank moderne elles sillonnent les rues en écartant tout sur leur passage telle Patton libérant l'Afrique.
Elles deviennent mères parfaites à la seconde où elles le tiennent dans les bras pour la première fois, la moindre remise en question est exclue, ELLES SAVENT, C’EST DANS LES GENES, comme la connerie…
On apprend à être mère, on ne le devient pas, la génération spontanée on sait depuis un sacré bout que c’est du flan, un conte pour ceux qui ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez, les apôtres de l’explication toute faite, les héros du négationnisme, les prophètes des citations qui n’ont plus de sens.
Déesse de la fécondité moderne, elle engendre le monde donc il leur appartient.
« J’ai crée, donc je sais, donc je suis… »
Foutaise …

Dans la journée, selon les quartiers me direz vous, place au flâneur et au touriste, ils arpentent les rues, en groupe sourire niais et appareil photo à la main, ne s’arrêtent que quand le guide le dit et du coup loupe toute la beauté de cette ville qui regorge littéralement de détails si on sait un minimum marcher en regardant ce qu’il y a autour et au dessus de soi, les toitures , les détails des façades, les bas reliefs et autres statues non référencées dans les guide car dissimulées peu ou prou dans des rues bien trop passantes pour que le quidam du haut de sest habitudes annihilantes d’évidences ne les remarque.
Est-il blasé ou cela marche-t-il comme les lunettes que l'on cherche dans toute la maison alors qu’elles sont sur notre tête ?
Je ne sais, mais le fait est là, si vous voulez découvrir une ville, surtout ne demandez pas aux riverains de passage, ils sont rare ceux qui savent la moindre chose sur leur quartier.
Les flâneur eux sont plus comiques encore, souvent étudiants ou lycéens, en pause ou séchant les cours, ils se posent dans des endroits incongrus, qui du coup deviennent leurs territoires, dix gamins agglutinés sur un escalier et c’est à vous de faire un détour, la moindre remarque et on déclenche des soupirs ou autre remarque constructive genre « fasciste !!! » la jeunesse quoi, avec ce type de réflexion je dois être dans la catégorie « vieux con » maintenant…
...

Les rues de Paris ont diverses vies dans la journée, les phases sont claires et distinctes.

Le matin, c’est le moment des travailleurs qui vont au boulot, tout le monde va ou sort du métro, bus ou autre, chaque arrêt vomit par à-coup des gens qui ne veulent pas être en retard, ça se bouscule, pire des fois.

Et les tête qu’ils font… des zombies à la solde du capital ou des gens qui ne savent plus sourire, comme vous voulez, mais le fait et là, les types tirent tous une tronche de six pieds de long.

On dirait que le fait d’afficher un zygomatique en action passerait pour un préjudice grave envers les autres passagers, conclusion tout le monde fait la gueule.

Pour pas casser l’ambiance, je souris à tout va… ba oui on se refait pas

Au bout d’un temps indéterminé, on s’est rendu compte que rien n’était encore arrivé…
Dans les bars du coin il y a souvent des courbures dans l’espace temps, ou sinon y sont pas pressés.
Résultat des courses, quand il est arrivé avec les consos, on a tout de suite commandé la suite, pour être sûrs de pas tomber en panne sèche.
Les diverses discutions banales sur tout et rien fusent, un groupe de potes en virée quoi, le temps s’envole rapidement, le soir pointe le bout de sont nez, ce soir c’est pas moi qui taffe, les propositions s’empilent vitesse grand V sur le type de soirée qui conviendrait au plus grand nombre, on s’arêtte sur une soirée raclette, ça ça botte tout le monde.
On se sépare pour se retrouver plus tard chez moi (-ba oui chez toi c’est mieux, y a plus personne… -merci les filles) je rentre pour préparer le terrain.

Je pense pas qu’il devait s’attendre en voyant une bande de gus fringués en noir à de telles réactions…
« -Et pour vous ce sera quoi comme bière ?
un café, un chocolat liégeois, ah ba donc deux cafés, ah non, trois.
Ah oui ça c’est un tchaé, c’est bon mais je peux pas vous dire ce qu'il y a dedans, c’est un secret, donc, deux, voilà et vous ? un coca, oui, un lait fraise avec trois glaçons, et une bière blanche avec un câlin… »
Ouais,

j’ai pas pu résister, en plus les trois copines bavaient sur le garçon, faut dire qu’il était pas mal, ça l’a fait marrer et il l’a fait, du coup les minettes me faisaient presque la tête, comme réponse, j’ai pris mon air le plus satisfait possible.
...

Vu le temps, on opte a l’unanimité pour un coin chaud et de préférence qui sert de tout, un des multiples bars du coin fera bien l’affaire, on en trouve un dans une petite rue qui a le profil type du vainqueur d’un jeux qui n’existerait que dans nos esprits, l’ambiance a l’air agréable et ils ont une grande table libre, tout pour nous plaire quoi.
Sur la carte, des services amusants,

Renseignement : cadeau
Renseignement fiable : 54 euros
Service express : 3331 euros
Câlin du serveur : à la tête du client
Humour maison : à volonté
...

Plus loin un écolo entendant cela vient à leur renfort en me tendant un tract.
Je fais mine de le lire et lui demande si je peux le couper pour lui poser une question qui me tient à cœur, il me laisse faire, pourquoi les écolos sont les seuls à encore distribuer des tracts sur papier glacé ???
Il rougit et me traite de fasciste, comme quoi je serais pire que le pire des pires…
Mes potes ne sont pas loin, je bois du petit lait, énerver un militant en une seule question, là je me suis surpassé, les copains me serrent la louche, du coup les milichiants filent au loin et râlent.
Il est là le rapport de force, quand quatre glandus te cherchent des poux parce que t’es tous seul, ils se barrent aussi sec dès qu’une dizaine de potes se radine…
Le pire c’est que ça marche pour tout.
Du coup, quand on peut on en profite, ça ne fait rire que nous, mais c’est déjà ça.
...

Il y a toujours des surprises en ces lieux bonnes ou mauvaises, là pas de chance c’est une mauvaise…

Des gus m’accostent pour me vanter le mérite d’être végétarien, que les animaux ne sont pas faits pour souffrir, que c’est nul la viande, qu’il faut sauver les pandas.

Moi, le panda je l’aime à point… Oui d’accord ça jette un froid, faut dire aussi que sur les trois extrémistes qui me parlent deux portent des chaussures en cuir, et la troisième est maquillée comme un œuf de pâques… je ne sais même pas s’ils se rendent compte du comique de la situation.
…

Mot de passe oublié ?